mardi 10 avril 2012

Histoire de pies


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Le nid –en haut du bouleau– a reçu quelques visites de locataires intéressés par la vue à 360° qu’offrait ce magnifique “home sweet home”. Les pies et corneilles, à tour de rôle ou ensemble, en ont fait le tour, parfois en bon voisinage, parfois à grands cris conquérants.


Un matin de grand vent, les deux pies ont gagné !




La prudente corneille a peut-être jugé que le balancement des troncs élancés suffirait à donner le tournis à sa future progéniture. À moins que le nid trop haut placé ne présente pas un abri suffisant sous les averses et giboulées d’avril.


Ainsi, depuis bientôt trois semaines, les pies ont renforcé leur espace de nidification en tentant souvent avec succès de casser les branches qui dépassaient de la haie de charmille. Très souples et encore dénuées de feuilles, ces brindilles se plient facilement alors que les branches du bouleau tombées durant l’hiver sont très cassantes.


Durant ce travail de rénovation, les pies étaient farouches : elles s’envolaient dès qu’elles voyaient une ombre qui s’approchait de la fenêtre pour les observer.


Maintenant le nid est prêt : on ne distingue plus le ciel à travers la cloison. On a bien vu un ou deux milans noirs planer au-dessus, même un faucon (crécerelle ?). Est-ce une forme de repérage pour un futur pillage d’œufs ?

Les pies occupent de temps en temps le nid, mais elles se perchent le plus souvent sur les arbres environnants : le grand tuya ou le pin au sud, le cerisier des voisins ou un pin parasol au nord, un noyer de l’autre côté de la route à l’ouest. Passant d’un de ces points d’observation à un autre, elles font à chaque fois un arrêt sur le bouleau auprès de leur nid.

Un jour, nous avons observé trois pies autour du nid : deux avaient une queue plus courte (femelles) que la troisième. Ménage à trois ?



Leurs cris sont différents : elles ne jacassent plus comme d’habitude. Perchée sur le faîte du tuya, la femelle chuinte ou gazouille et le mâle se rapproche en imitant le même cri. C’est la période amoureuse des pies. Si l’entente est parfaite, la femelle devrait bientôt pondre (entre mi-avril et mi-mai). La couvaison dure 17 à 19 jours. Ainsi dans une quarantaine de jours ou plus, nous devrions entendre de nouveaux cris tout en haut du bouleau.

En espérant que la corneille, le milan ou l’écureuil n’aient pas la mauvaise idée de rendre visite aux oeufs !!  

14 commentaires:

Plantine a dit…

Très joli reportage.
C'est vrai qu'en ce moment (même en ville), ça s'agite dans les airs !
La guerre des territoires a commencé et c'est à celui qui se fera le plus menaçant ... fascinant à observer.
Si j'en juge par la position très élevée dans l'arbre du nid, l'année sera sèche (enfin, c'est qu'on lit à droite, à gauche). Tu nous diras ce qu'il en est ...

Gine a dit…

J'aime bien les pies, d'abord parce qu'elles sont belles, et ensuite parce qu'elles sont intelligentes ! Un peu trop, parfois. Elles sont souvent au jardin, car elles apprécient le chêne, au même titre que les corneilles - mais si je vois qu'elles veulent s'y installer, je tape dans mes mains et elles finissent par renoncer. Je crains q'elle ne chasse les autres oiseaux de mon petit jardin, car elles ne sont pas tendres et souvent agressives, même avec des plus petits ! Et ce sont de grandes amatrices d'oeufs, elles aussi ... Mais l'observation des petits doit être intéressante. Tu nous diras la suite, hein ?

Zipanu a dit…

Intéressant, d'actualité et des scènes souvent intimes voir secrètes.
Elles seront probablement bientôt cachées par le feuillage, c'est donc une bonne occasion de voir le nid avant.
Il faudra bien tout ce camouflage avec tout les prédateurs aux alentours.

monic a dit…

@ Plantine
... pour le moment, il PLEUT! Cela ralentit la végétation, mais comme les fleurs des fruitiers sont en boutons, on craint la durée de la pluie.
Après les pies, ce sont deux tourterelles qui emménagent sur le tuya: il va y avoir du sport!

@ Gine
Tes craintes sont également les miennes: je ne sais pas comment tout est organisé chez la gent ailée. Qui commence à pondre, à éclore. Il est vrai que les nids des moineaux font un solide garde-manger pour les pies.
J'affectionne les pies, car elles me font des tours pendables au jardin: certains petits objets disparaissent par exemple.

@ Zipanu
Des scènes intimes, d'accord, mais j'aurais quand même souhaité apercevoir un accouplement, car ces deux pies-là sont très proches de nous.
Les échanges entre elles et d'autres pies, peut-être encore immatures, sont également intéressants. On dirait qu'il y a un rituel de distance à respecter pour les plus jeunes.

MERCI à tous les 3 pour votre passage.

lejardindelucie a dit…

Des observations passionnantes. La construction du nid demande de vrais talents d'architecte!Sais-tu qu'elles ajoutent un toit au nid! Elles ne tiennent sans doute pas à être mouillées quand elles couvent!
Chez moi les pies ont fait le nid dans un grand pin , à l'étage du dessous des mésanges nichent , plus loin dans la haie ce sont des fauvettes.
Les corneilles viennent se poser en face sur un cèdre et toute la famille pie rapplique pour les chasser!
Tous les ans c'est pareil et tant bien que mal tout le monde arrive à élever sa progéniture ou du moins une partie d'elle!
Le choix de tes pies te permet de belles scènes! La suite sera très intéressante!

Christineeeee a dit…

Beaucoup de nids de pies aussi dans la région, mais c'est rare de pouvoir les observer si haut perchées. Heureusement qu'elles ne font pas comme les cigognes (qui aiment bien les fils électriques : cf. va voir chez Fifi

Biseeeeeeeeees de Christineeeee

Foise a dit…

Voilà que tu rejoins Lucie, et observe comme elle la vie de couple de tes voisins... Monsieur et Madame Pie, se conforment à leur instinct en y ajoutant ce petit quelque chose qui leur est personnel...
Dis moi, c'est bien vrai ce qu'annonce ton titre ? Parce qu'actuellement "Ici" c'est Après la pluie, le froid !

Cathy B a dit…

J'ai lu quelque part ce vieux dicton médiéval "Une pie malheur, deux pies bonheur". Alors, j'imagine que 2 pies au nid, c'est une promesse de beaucoup de moments de bonheur juste sous tes fenêtres. J'attends avec impatience la suite des aventures de cette petite famille. Très belle semaine ☺

monic a dit…

@ Lucie
Le froid et la bise noire ont ralenti les va-et-vient des pies, mais je pense qu'elles veillent au grain! Je ne peux pas voir le toit du nid des pies, il me faudrait une échelle de pompier! J'espère que tes petites mésanges ne vont pas se faire trucider par les voisines du dessus au moment où les petits auront éclos...

@ Christine
Ce nid date depuis ... très longtemps. Mais je doute qu'il ait eu chaque année des occupants. Lorsque le vent est fort, ça balance là-haut...
(Je vais regarder tes cigognes.)

@ Foise
Sacrément froid, 3° à 8h de ce matin! Je maintiens toutefois mon titre, il faut rester optimiste.
Les blogs des amis de la nature m'incitent à ouvrir les yeux (comme pour les fleurs chez toi): je n'ai pas les compétences de Lucie, je me dis qu'à mon niveau je peux encore observer l'essentiel, la vie.

@ Cathy
Il y a déjà une suite: cet après-midi, une course-poursuite, la pie chassant l'écureuil qui a eu beaucoup de chance de ne pas se faire écraser sur la route.

MERCI à vous 4 pour votre détour par ici.

Marithé a dit…

On dit que les corvidés attirent les corvidés et depuis un certain temps nous avons des pies qui font peur à Noé le geai.
Et une pie a même pris un lapereau dans son bec et Alain l'a sauvé de justesse.
Ce sont des oiseaux très intelligents et qui peuvent parler.
Mais on traite les pies les geais de nuisibles mais tout le monde aime le petit écureuil qui déniche aussi les œufs.
Tu vas pouvoir suivre l'évolution de ce couple de pies et voir l'envol des petits.
Je n'ai jamais réussi à photographier une pie correctement.
Bises

Chris a dit…

Excellent. Esperons qu'elles réussissent à amener leur petit jusqu'au bout et que comme tu le dis personne ne vienne bouloter les oeufs ou les petits. Superbe reportage Monic.

Anonyme a dit…

Plein de charme ton récit et les photos sont très belles; en vol et en grand dans ce ciel bleu (auquel nous ne sommes plus habitués) c'est magnifique
Moi aussi je suis en attente d'une belle suite.
Bon dimanche

nadège a dit…

émouvant elles on fait du bon bouleau (bon il fallait que je la fasse !) c'est vrai qu'il n'est pas facile de les approcher. Il m'est arrivé une fois de voir une course poursuite entre un écureuil et une pie. Plus qu'a attendre la suite :)

Mildred a dit…

Un très beau reportage agrémenté de très jolies photos!
Merci pour le partage;o)

***
Bonne nuit****