De la tasse s’échappe un filet de vapeur. Le thé est encore trop chaud, un assemblage de 4 thés, celui que je préfère en hiver au thé de Noël trop chargé en écorces d’orange.
Il est cinq heures et demie : trop tôt pour allumer la suspension au-dessus de la table à manger. Je regarde par la fenêtre : l’étourneau est venu se ravitailler à la mangeoire pour la dernière fois de la journée. Il est le seul de son espèce dans le jardin. Il a peut-être fait bande à part laissant ses congénères partir à la découverte d’autres lieux.
Le thé dégage une légère senteur de fumé, juste ce qu’il faut à mes pensées pour s’évader par-delà l’horizon encore teinté d’orange par le soleil couchant. À travers le branchage du bouleau, la lumière décline, les ombres se balancent.
C’est l’heure, l’heure du passage du jour vers la nuit.
Goûtant à petites gorgées mon breuvage de fin d’après-midi, je prolonge cet instant où la vie semble suspendue, en apnée. Le silence s’installe dans la semi obscurité de la maison.
Entre chien et loup
C’est l’instant, l’instant où le chien rejoint le seuil apaisant de la demeure et où le loup sort de son bois.
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L’expression Entre chien et loup fait également référence aux aurores, «au moment de la journée où l’on ne peut distinguer un chien d’un loup, où l’on ne commence à voir les contours sans visualiser les détails».
Sources : Les expressions de nos grands-mères, Marianne Tillier, Collection Points (Inédit).