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vendredi 15 janvier 2010

Entre chien et loup...




De la tasse s’échappe un filet de vapeur. Le thé est encore trop chaud, un assemblage de 4 thés, celui que je préfère en hiver au thé de Noël trop chargé en écorces d’orange.
Il est cinq heures et demie : trop tôt pour allumer la suspension au-dessus de la table à manger. Je regarde par la fenêtre : l’étourneau est venu se ravitailler à la mangeoire pour la dernière fois de la journée. Il est le seul de son espèce dans le jardin. Il a peut-être fait bande à part laissant ses congénères partir à la découverte d’autres lieux.

Le thé dégage une légère senteur de fumé, juste ce qu’il faut à mes pensées pour s’évader par-delà l’horizon encore teinté d’orange par le soleil couchant. À travers le branchage du bouleau, la lumière décline, les ombres se balancent.
C’est l’heure, l’heure du passage du jour vers la nuit.

Goûtant à petites gorgées mon breuvage de fin d’après-midi, je prolonge cet instant où la vie semble suspendue, en apnée. Le silence s’installe dans la semi obscurité de la maison.


Entre chien et loup

C’est l’instant, l’instant où le chien rejoint le seuil apaisant de la demeure et où le loup sort de son bois.


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L’expression Entre chien et loup fait également référence aux aurores, «au moment de la journée où l’on ne peut distinguer un chien d’un loup, où l’on ne commence à voir les contours sans visualiser les détails».

Sources : Les expressions de nos grands-mères, Marianne Tillier, Collection Points (Inédit).

lundi 4 mai 2009

L comme langue






















«Tu donnes ta langue au chat ?»

Donner sa langue au chat, c’est reconnaître publiquement que la question est trop difficile et que, de ce fait, on renonce à la recherche de la solution : le questionneur doit nous donner immédiatement la réponse à la devinette.

Voici une des expressions populaires les plus connues ! Tous les enfants l’utilisent. Ceux de langue étrangère l’apprennent très rapidement au gré de leurs interactions avec les francophones. Lors d’un jeu de devinettes, alors que la réponse n’aboutit pas, il y a toujours quelqu’un pour s’écrier, avec le plaisir de relever le déficit de connaissances des autres : « Vous donnez votre langue au chat ?»
Parce qu’elle concerne en premier lieu le monde de l’enfance, cette petite phrase fait sourire les adultes. Touchante naïveté chez les petits ou rituel implicite transmis par les plus expérimentés, la «langue au chat» reflète une part d’innocence que nous, enfants devenus trop grands, avons perdue.
Entre adultes, cette expression semble incongrue comme si on était “retombé en enfance”, alors que nous nous prêtons naturellement à ce jeu lorsqu’un enfant nous y entraîne.

Or, donner sa langue au chat n’était pas, dans «le brouillard des temps» (selon la formule de Duneton), un geste aussi puéril, innocent ou inconséquent qu’il ne paraît aujourd’hui. D’abord, on ne la donnait pas au chat mais au chien. Ensuite, elle faisait partie de la panoplie des supplices connus tels que : couper les mains, le nez, l’oreille, la langue, châtiments réservés aux voleurs ou aux prisonniers de guerre. Cet acte de barbarie n’est plus toléré dans les pays ou les sociétés respectueux des droits humains.
Aujourd’hui, cette expression relève aussi du domaine psychanalytique car «donner sa langue à manger aux chiens, ou aux chats, c’est, par une automutilation symbolique, devenir irrémédiablement muet, et donc le plus sûr moyen de ne jamais pouvoir répondre à la question posée.» (Claude Duneton)

Malgré tout, je continuerai à jouer aux devinettes, et à donner ma langue au chat, pour la satisfaction personnelle de l’enfant qui peut démontrer, pour une fois, qu’il en sait plus que moi.

mardi 7 avril 2009





À mes lecteurs fidèles et attentifs !





Je m’aperçois que mon défi suscite de l’intérêt chez beaucoup d’entre vous. Ce que je considérais d’abord comme un travail personnel —rendu public certes— devient un terrain de partage et d’échange très intéressant.








Ainsi, ma tâche sera plus ardue : la qualité prime sur la quantité ! Qualité de la photo, exigence par rapport au texte.
D’autant plus que la démarche me demande beaucoup de recherche dans mes archives photographiques. Je pourrais choisir une expression qui m’interroge et partir en exploration avec mon appareil. Ce n’est pas le but premier du processus : je souhaite utiliser les images déjà archivées pour illustrer les expressions populaires choisies. De ce fait, je suis contrainte d’éliminer (pour l’instant) certaines expressions car l’image correspondante n’existe pas encore.
Votre intérêt m’a également incitée à rechercher d’autres ouvrages bibliographiques plus spécifiques dans le domaine de l’expression populaire :

Les expressions de nos grand-mères, Marianne Tillier, Editions Points 2008, Coll. Le Goût des Mots, ISBN 978.2.7578.0838.2

Trésors des expressions françaises, Sylvie Weil, Louise Rameau, Editions Belin 2008, ISBN 978.2.7011.4930.1

Locutions et proverbes d’autrefois, René Lagane, Editions Belin 2008, ISBN 978.2.7011.4931.8

Dictionnaire des expressions idiomatiques, Mahtab Ashraf, Denis Miannay, Le Livre de Poche 2007, ISBN 978.2.253.1600.8


Ainsi, je continue et je persévère, même si la diffusion de mes articles évoluera à un rythme relativement lent, et pour cause !
À bientôt !