jeudi 31 mai 2012

Pas de petites pies ...


(6)


... mais...


... des poussins merles !

J’ai attendu, observé, pris des précautions afin de ne pas apeurer le couple de pies : rien en vue ! Les pies ont bien nettoyé la pelouse des gastéropodes qui traînaient par-ci par-là, mais de leur nid ne provenait aucun piaillement, hélas.

Le jardin s’est recouvert de pissenlits, puis de cardamines et maintenant le plantain est le roi de notre “prairie”, nom que je donne à toute cette végétation qui entoure la maison et qui depuis quelques années ne ressemble plus, heureusement, au traditionnel gazon typique du quartier.

Alors que je taillais quelque arbuste qui avait souffert du gel de cet hiver, j’observais de temps en temps, l’air de rien pour lui faire croire que je ne l’avais pas remarquée, une merlette qui trottinait dans l’herbe le bec chargé de bons vers de terre. Une quantité de vers qui ne devait pas constituer son repas personnel. C’est alors que j’aperçus sous les branches les plus basses du thuya, une boule de plumes et un bec grand ouvert. Ni une ni deux, la merlette, après avoir nourri l’affamé repartit à la chasse aux petites bêtes alors que son rejeton impatient la suivait en criaillant.



Le lendemain matin, le mâle s’était attelé à la corvée du nourrissage car deux autres frérots (ou soeurettes ?) se cachaient dans les feuilles mortes de la charmille. Ils étaient plus discrets que le premier poussin mais aussi plus petits, peut-être moins bien nourris...




Depuis nous sommes partis en vacances découvrir une autre flore, plus sauvage encore.

À notre retour, plus de poussin, mais des merles bruns et un noir : ont-ils grandi si vite en dix jours qu’il devient difficile de les distinguer de leur mère ?
La guerre entre merles et pies connaît aujourd’hui une plus grande intensité et le territoire devient petit avec toute cette avifaune qui nous remplit de joie.
Trois familles voltigent d’arbre en arbre : les mésanges noires, les mésanges bleues et les rouges-queues. Leur trajet est toujours le même : les passereaux quittent le grand pin-refuge et s’arrêtent sur le cognassier pour encore traverser lentement la glycine sous laquelle poussent quelques tournesols, graines rescapées de l’hiver. Ils font une pause sur les pommiers : à ce passage, ou ils retournent sur le pin ou ils poursuivent jusqu’au prunier mais ne s’attardent plus sous le bouleau, royaume du couple de pies.