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... mais...
... mais...
... des
poussins merles !
J’ai
attendu, observé, pris des précautions afin de ne pas apeurer le couple de
pies : rien en vue ! Les pies ont bien nettoyé la pelouse des
gastéropodes qui traînaient par-ci par-là, mais de leur nid ne provenait aucun
piaillement, hélas.
Le jardin
s’est recouvert de pissenlits, puis de cardamines et maintenant le plantain est
le roi de notre “prairie”, nom que je donne à toute cette végétation qui
entoure la maison et qui depuis quelques années ne ressemble plus,
heureusement, au traditionnel gazon typique du quartier.
Alors que
je taillais quelque arbuste qui avait souffert du gel de cet hiver, j’observais
de temps en temps, l’air de rien pour lui faire croire que je ne l’avais pas
remarquée, une merlette qui trottinait dans l’herbe le bec chargé de bons vers
de terre. Une quantité de vers qui ne devait pas constituer son repas
personnel. C’est alors que j’aperçus sous les branches les plus basses du
thuya, une boule de plumes et un bec grand ouvert. Ni une ni deux, la merlette,
après avoir nourri l’affamé repartit à la chasse aux petites bêtes alors que
son rejeton impatient la suivait en criaillant.
Le
lendemain matin, le mâle s’était attelé à la corvée du nourrissage car deux
autres frérots (ou soeurettes ?) se cachaient dans les feuilles mortes de
la charmille. Ils étaient plus discrets que le premier poussin mais aussi plus
petits, peut-être moins bien nourris...
Depuis
nous sommes partis en vacances découvrir une autre flore, plus sauvage encore.
À notre
retour, plus de poussin, mais des merles bruns et un noir : ont-ils grandi
si vite en dix jours qu’il devient difficile de les distinguer de leur
mère ?
La guerre
entre merles et pies connaît aujourd’hui une plus grande intensité et le
territoire devient petit avec toute cette avifaune qui nous remplit de joie.
Trois
familles voltigent d’arbre en arbre : les mésanges noires, les mésanges
bleues et les rouges-queues. Leur trajet est toujours le même : les
passereaux quittent le grand pin-refuge et s’arrêtent sur le cognassier pour
encore traverser lentement la glycine sous laquelle poussent quelques
tournesols, graines rescapées de l’hiver. Ils font une pause sur les pommiers :
à ce passage, ou ils retournent sur le pin ou ils poursuivent jusqu’au prunier mais
ne s’attardent plus sous le bouleau, royaume du couple de pies.
6 commentaires:
Je me pose alors une question : as-tu trouvé le nid des merles ?
Apparemment, tes petits merles sont déjà bien avancés et ils ne vont pas tarder à prendre leur destin en patte.
Je vois aussi que tu as des rouge queue ! Je viens de passer une semaine très dense avec eux ! (c'est dans l'Ardoise): chez nous, beaucoup de pigeons aussi... et des pies... beaucoup de pies !
Biseeeeeeeeeeees de Christineeeee
L'observation des oiseaux ... j'adore ça ! Ca me vide de tous les soucis. Pas de bébés oiseaux chez moi - heureusement : la féline Seita est une chasseresse incorrigible. Je pense que les parents ont finalement compris : le resto c'est ok au jardin de Gine, mais pas de nids dans les parages. J'aime par contre suivre les familles de mésange qui viennent s'abreuver au bain d'oiseau !
@ Christine
Non je n'ai pas vu le nid des merles: il devait être bien caché dans la haie de thuya. Tu as raison, les jeunes ont peut-être déjà quitté les lieux si les parents repartent sur une deuxième couvaison.
J'ai lu ton reportage sur tes rouges-queues et je suis impressionnée par la quantité de chenilles qu'ils ont transportés sous ton regard affûté.
@ Gine
Ah les chats! Je les aime aussi mais je défends les volatiles, surtout au printemps, en sortant au jardin lorsque je vois un matou à l'affût derrière un buisson.
Là, en ce moment j'entends le merle donner l'alarme: c'est le début de la ronde des chats dans notre jardin. 5 habitués se baladent mine de rien chaque jour.
Bizarre cette absence de petites pies.
J'ai perdu une nichée de mésanges bleues à cause des chats et un voisin deux, il y avait au moins 7 œufs dans le nichoir...
Ils sont bien jolis ces merlots !
C'est vrai que ça fait plaisir à voir, plaisir simple mais essentiel. :)
Me promenant dans le quartier, j'ai entendu les cris d'une jeune pie: je pense qu'il y avait un autre nid ailleurs. Le «nôtre» était un leurre ou trop inconfortable par grand vent.
Les jeunes grandissent vite.Bien nourris ils rattrappent le poids des parents en 4 ou 5 semaines.
Une belle histoire!
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