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Le nid
–en haut du bouleau– a reçu quelques visites de locataires intéressés par la
vue à 360° qu’offrait ce magnifique “home sweet home”. Les pies et corneilles,
à tour de rôle ou ensemble, en ont fait le tour, parfois en bon voisinage,
parfois à grands cris conquérants.
Un matin
de grand vent, les deux pies ont gagné !
La
prudente corneille a peut-être jugé que le balancement des troncs élancés
suffirait à donner le tournis à sa future progéniture. À moins que le nid trop
haut placé ne présente pas un abri suffisant sous les averses et giboulées
d’avril.
Ainsi, depuis
bientôt trois semaines, les pies ont renforcé leur espace de nidification en
tentant souvent avec succès de casser les branches qui dépassaient de la haie de charmille. Très souples et encore dénuées de feuilles, ces brindilles se
plient facilement alors que les branches du bouleau tombées durant l’hiver sont
très cassantes.
Durant ce
travail de rénovation, les pies étaient farouches : elles s’envolaient dès
qu’elles voyaient une ombre qui s’approchait de la fenêtre pour les observer.
Maintenant
le nid est prêt : on ne distingue plus le ciel à travers la cloison. On a
bien vu un ou deux milans noirs planer au-dessus, même un faucon
(crécerelle ?). Est-ce une forme de repérage pour un futur pillage
d’œufs ?
Les pies
occupent de temps en temps le nid, mais elles se perchent le plus souvent sur
les arbres environnants : le grand tuya ou le pin au sud, le cerisier des
voisins ou un pin parasol au nord, un noyer de l’autre côté de la route à
l’ouest. Passant d’un de ces points d’observation à un autre, elles font à
chaque fois un arrêt sur le bouleau auprès de leur nid.
Un jour,
nous avons observé trois pies autour du nid : deux avaient une queue plus
courte (femelles) que la troisième. Ménage à trois ?
Leurs
cris sont différents : elles ne jacassent plus comme d’habitude. Perchée
sur le faîte du tuya, la femelle chuinte ou gazouille et le mâle se rapproche
en imitant le même cri. C’est la période amoureuse des pies. Si l’entente est
parfaite, la femelle devrait bientôt pondre (entre mi-avril et mi-mai). La
couvaison dure 17 à 19 jours. Ainsi dans une quarantaine de jours ou plus, nous
devrions entendre de nouveaux cris tout en haut du bouleau.
En
espérant que la corneille, le milan ou l’écureuil n’aient pas la mauvaise idée
de rendre visite aux oeufs !!