Barges à queue noire
Le territoire islandais offre à l’ornithologue l’occasion d’approcher un grand nombre d’oiseaux : les espèces marines, les échassiers, les canards, les rapaces, les passereaux, la plupart migrateurs, occupent l’espace au moment de la nidification et de l’élevage des jeunes.
En trois semaines, nous avons pu photographier et/ou observer au moins 40 espèces, sans compter les individus non identifiés avec certitude:
le pétrel fulmar, le cormoran huppé, le grand cormoran, le macareux moine, le guillemot à miroir ;
le huîtrier-pie, le grand gravelot, le pluvier doré, le bécasseau variable, le bécasseau violet, le tournepierre, la bécassine des marais, le courlis corlieu, la barge à queue noire, le chevalier gambette, le phalarope à bec étroit, ;
la mouette rieuse, le goéland marin, le grand labbe, le labbe parasite, la sterne arctique, un labbe pomarin;
le cygne chanteur, l’oie cendrée, le colvert, le fuligule morillon, le garrot arlequin, le garrot d’Islande, l’eider, le harle huppé, le plongeon imbrin ;
le faucon émerillon ;
le pipit farlouse, la bergeronnette grise, le troglodyte mignon, le traquet motteux, la grive mauvis, le grand corbeau, l’étourneau sansonnet, le bruant des neiges.
Jeune pluvier doré
Grive mauvis
Histoire
Pourquoi la perdrix des neiges, appelée plus exactement lagopède alpin (Lagopus mutus), devient-elle blanche en hiver ?
Pourquoi le faucon pleure-t-il en hiver ?
Cette légende islandaise vous l’expliquera, mais vous êtes libres d’y croire ou non...
Marie, mère de Jésus, avait un immense pouvoir sur certains habitants du ciel, non pas seulement sur les anges, mais aussi sur les oiseaux.
Un jour, elle appela auprès d’elle tous les oiseaux de l’univers, sans exception. Ayant préparé un brasier, elle leur ordonna de le traverser les uns après les autres. Les oiseaux, qui avaient un grand respect pour la reine des cieux, lui obéirent et passèrent l’épreuve du feu sans toutefois manquer de se plaindre silencieusement. Aussi le plumage de leurs pattes fut-il brûlé et gravement dégarni, ce qui explique pourquoi, de nos jours, les pattes des oiseaux sont nues.
Seule la perdrix des neiges —le lagopède alpin — refusa d’exécuter l’ordre de Marie.
Or, Marie, mère de Jésus, fut très fâchée de la désobéissance de la perdrix des neiges. Elle décida que le lagopède serait désormais l’oiseau le plus doux de tous, mais qu’il serait aussi le plus agressé par les autres, en particulier par le faucon qui, depuis fort longtemps, était devenu son frère.
Pour alléger sa peine, Marie lui accorda la faveur de pouvoir changer la couleur de son manteau de plumes à chaque saison. Ainsi, de gris brun en été, elle devint blanche en hiver.
Dès lors, et malgré le déguisement de la perdrix, le faucon se met à l’attaquer, à la dévorer à chaque fois que la faim le tenaille. Or, ce n’est qu’en parvenant à son cœur qu’il reconnaît enfin sa sœur la perdrix et qu’il sombre dans un profond désespoir.
Sources :
Les quatre contes islandais que j’ai postés depuis le 25 août sont tirés du livre suivant :
Contes populaires d’Islande, traduction de Régis Boyer, Editions Forlagid Reykjavik, 2010
J’ai librement retranscrit les textes de l’ouvrage, le copyright mentionné au bas de la quatrième page ne m’autorisant pas à les copier tels quels, «sans autorisation écrite de l’éditeur ou des auteurs».
Il s’agit des chapitres suivants :
La Rivière Öxara (p. 96)
Trunt, Trunt et les Trolls de la Montagne (p. 38)
La Sorcière de Saxe (p. 60)
La Perdrix des Neiges (p. 86)