mercredi 30 décembre 2009

Bonne année et soyons «gais comme des pinsons»!

L’article de Lucie (pardon, de Miss Parus caeruleus) consacré au pinson des arbres m’a soufflé l’idée d’une expression utilisée dans tout le monde francophone. En effet, le chant du pinson, dès le mois de février, retentit dans nos jardins et dans les forêts. Il a ceci de particulier qu’il a une forme mélodique plaisante, dynamique et dominatrice qui ne peut nous laisser indifférents.

Pourquoi dit-on : «Je suis gai comme un pinson» ?

Je ne résiste pas au plaisir de citer un écrivain oiselier du XIX ème siècle, nommé Eugène Rambert (1830-1886), professeur de littérature aux universités de Lausanne et de Zurich.

«Voyez-vous cet oiseau dont la gorge rosée brille entre les bourgeons verts prêts à s’épanouir en corolles? C’est le pinson — notre pinson — fils du printemps, hôte assidu des cerisiers, des poiriers, des pommiers et de tous les arbres à fruits qui peuplent la prairie. Il n’est point muet sur son rameau. De moment en moment il jette dans l’air une roulade qui retentit. Sa chanson n’est pas longue : mais la note en est vibrante, et il n’a pas moins de plaisir à la répéter cent fois que n’en ont les maîtres de l’art à varier leurs savantes mélodies. Dans tous les pays du monde, le pinson est le symbole de la joie. «Gai comme un pinson !» dit le proverbe, et vraiment il est difficile de se figurer une existence plus heureuse que celle de cet oiseau brillant, quand, au souffle de la brise printanière, il chante et voltige parmi les arbres fleurissants.»

(Sources : Chants d’oiseaux, Eugène Rambert, L’Age d’Homme, 1986 ; le texte original date de 1876)

Pour écouter le chant du pinson, suivez le guide ici

(Sources: www.oiseau-libre.net)





Non, pas de commentaire sur le choix de la photo, le chat étant le meilleur “ami” des oiseaux, comme tout le monde le sait.

mardi 22 décembre 2009

Pour les enfants, petits et grands, un conte de Noël qui sent bon ... le fromage!



Mon p'tit rat de bibliothèque


L'oncle Reblochon
(conte de Noël)
écrit par Vincent Massard qui m'a autorisé à le diffuser sur ce blog 

Furetant dans la cuisine, Parmesan, le jeune souriceau, reniflait, la moustache en bataille, vibrante sous les diverses odeurs :
−    Bon sang ! s'écria-t-il, ou je ne m'y connais pas ou je sens un délicieux parfum de gruyère !... À moins que ce ne soit du jura, non ! C'est du gruyère, et même du gruyère de l'Étivaz !

Personne de son entourage ne pouvait le prendre en défaut : sa connaissance des fromages était sans conteste une des meilleures de toute la famille, à l'exception, bien sûr de l'oncle Reblochon, ce vieil original que l'on appelait à chaque fois que, parmi les souris, il y avait un problème à résoudre, un conflit à apaiser. Car Reblochon avait une grande réputation de sagesse et une autorité naturelle qui faisait que, chaque fois qu'il proposait une solution, car il ne faisait jamais que la proposer, personne ne la discutait, chacun se ralliait à son avis. Grâce à lui, dans la ferme, les souris vivaient en harmonie.

Fier d'avoir identifié le fromage, tant par vanité que pour le plaisir de montrer à son oncle que ses leçons n'avaient pas été perdues, Parmesan, avant de reprendre son expédition, alla au trou où vivait Reblochon lui annoncer sa découverte.
−    Allons voir ça, dit l'oncle du ton bourru sous lequel il masquait son affection pour ce neveu.

Lorsqu'ils arrivèrent dans la cuisine plongée dans l'obscurité de la nuit, Parmesan, tout excité dit :
−    Tu sens, n'est-ce pas ? L'Étivaz, n'est-ce pas ?
−    Chut ! Tais-toi. Laisse-moi me rendre compte... Oui, l'Étivaz, mais, il y a autre chose...
−    Autre chose ?
−    Oui, ce morceau de gruyère a été bizarrement touché. On sent le contact humain. Comme si on avait pris un peu de fromage pour en faire une boulette. Et tu sais ce que ça signifie...
−    Tu crois ?
−    Danger ! Ça peut être un piège, allons voir, mais prudence !

Les deux rongeurs progressaient dans le noir. Les phares d'une voiture qui passait sur la route éclairèrent un moment les lieux. Les deux souris eurent le temps de distinguer une cage au milieu de laquelle un petit cube de fromage avait été placé.

−    Oh ! Le beau morceau ! Allons-y !
−    Stop ! Malheureux ! Tu es, comme moi d'ailleurs, bien trop jeune pour mourir !
−    Qui parle de mourir ? Tu vois bien qu'il n'y a pas de ressort qui viendrait nous tuer comme cela a été le cas de ce malheureux cousin Cheddar !
−    Tu crois ça ? Eh bien tu vas voir ! Ne bouge pas et laisse-moi faire !

L'oncle Reblochon saisit entre ses dents un fétu de paille qui avait dû tomber d'un soulier du paysan et, armé de lui comme d'une lance, il le glissa entre les barreaux de la cage pour toucher le morceau  odorant. À peine le fromage avait-il été effleuré qu'on entendit le claquement de la porte qui se referma brutalement.
−    Tu vois ce qui te serait arrivé si tu t'étais approché de ton gruyère de l'Étivaz ? Bonsoir Parmesan, je vais me recoucher. Il y a des fromages que je n'échangerais pas contre ma liberté !
−    Mais mon oncle ! Je suis sûr qu'il y a moyen de manœuvrer cette maudite porte, d'entrer, de prendre le fromage et de partir ni vu ni connu...

Il n'avait pas fini cette phrase que Parmesan s'aperçut qu'il était seul, Reblochon avait déjà fait demi-tour et, après avoir ramassé quelques miettes qui traînaient sous la table et une cornette molle à laquelle adhérait un peu de gruyère râpé, il était rentré dans sa tanière manger son butin à son aise.

Parmesan, quant à lui, décida de ne pas se donner pour battu. Si la porte de la souricière pouvait se fermer, elle devait aussi pouvoir s'ouvrir. Ce n'était pas seulement une question de gourmandise, c'était surtout pour montrer à son oncle que les souriceaux de sa génération étaient bien plus malins que les vieilles moustaches du passé. Il agrippa  le fétu de paille entre ses incisives et tenta de le glisser sous la porte de la trappe. « Donne-moi un levier et je soulèverai le monde! » pensait-il en s'affairant contre le mécanisme. La grille se souleva légèrement, il glissa une patte et le bout de sa queue et , peu à peu, il fit remonter la porte basculante jusqu'à pouvoir se glisser dessous. Un petit saut, pendant lequel il entendit vaguement le claquement métallique de la cage, et il atteignit le cube de fromage auquel il ne trouva pas autant de plaisir qu'il s'y attendait : l'odeur humaine gâchait le goût.
−    Comme je suis entré, je vais ressortir...

Parmesan ne se doutait pas qu'il avait péché par optimisme. Le fétu qui servait si bien de levier d'un côté, refusait tout service : l'angle d'attaque n'était pas le même et, après usage, la paille s'était assouplie au point de ne plus pouvoir supporter l'effort de soulever la grille. Avec ses pattes, sa queue, ses griffes, il lutta contre l'implacable mécanisme, en vain. Épuisé, il s'assoupit et tomba dans un mauvais sommeil où il rêva qu'il naviguait sur un radeau hâlé par de gros rats et, la rivière étant peu profonde, l'embarcation frottait contre les galets du fond....

Quand il reprit ses esprits, il se vit dans la cage qui n'était plus dans la cuisine, mais dans la grange. Au lieu de la redoutable présence humaine, c'étaient ses parents, ses frères et sœurs. L'oncle  Reblochon  donnait des ordres. Il y avait aussi le petit cousin Bel-Épi, rat des moissons qui, au contraire du reste de la famille, savait tresser la paille pour faire son nid et que Reblochon avait envoyé chercher pour la circonstance. Sur son ordre, l'artiste avait attaché deux liens aux deux coins de la cage opposés à la redoutable bascule et les autres avaient tiré la cage hors de la dangereuse cuisine.

−    Alors, tu es réveillé ? Ça tombe bien, il va falloir que tu te prépares à faire le grand saut : Nous allons tirer la cage vers le haut, le long de ce tas de foin. Quand elle penchera assez, la porte basculera et tu pourras sortir !

Aussitôt dit, aussitôt fait. La trappe penchait de plus en plus, Parmesan n'en menait pas large, mais, peu à peu, la grille s'inclinait, s'éloignait du plancher du piège. Soudain, il glissa, sa tête heurta la porte qui s'ouvrit et il se retrouva couché dans le foin. Les souris lâchèrent les liens et, dans un bruit de ferraille le piège s'écrasa à côté du souriceau tout étourdi de sa chute.

−    Plus de peur que de mal ! s'écria l'oncle Reblochon. Je pense que la prochaine fois, tu suivras mieux mes conseils !
−    Mais...
−    Pas de mais ! Tu te demandes comment on a pu te tirer de ce mauvais pas. C'est tout simple, je me suis souvenu de comment j'étais à ton âge. J'ai donc pensé à ce que tu allais faire et je ne me suis pas trompé. Aussitôt que je t'ai vu dans la cage, j'ai appelé les autres : la famille ça sert ! Non, ne me remercie pas ! Ou plutôt si, en retenant deux leçons : d'abord de ne pas négliger les conseils des anciens et ensuite qu'il faut toujours aider les autres quand c'est possible. Aujourd'hui, ils t'ont aidé, demain ce sera toi qui les aideras...

Copyright :
«L’oncle Reblochon» , conte écrit par Vincent Massard (15 décembre 2009) .
On peut le copier, le diffuser sans le moindre changement et sans omettre le nom d'auteur. Merci de respecter les exigences de l’auteur.

Pour des informations plus détaillées sur l’utilisation de photos et de textes, veuillez consulter les pages de Cathy.

vendredi 18 décembre 2009

Et c'est reparti! première neige de saison et rhume carabiné!
















Est-ce que

les canards

s'enrhument

aussi ????







Je me suis posé cette question en voyant les colverts se promener allègrement sur la neige fraîchement tombée. Ils soulèvent leurs pattes orange du duvet neigeux en les secouant hardiment (si, si je l’ai observé). Leur démarche est la même que sur terre ferme.  Et pourtant, je m’imagine les pieds nus sur cette masse froide et je grelotte d’avance. Je repose la question car j’ai gardé dans un petit coin mon âme enfantine : est-ce que les canards peuvent attraper un rhume? Certainement que non, je devine les enseignements scientifiques qui vont chuter dans ma boîte à commentaires : les canards sont dépourvus de canaux sanguins à leurs extrémités palmées, leur duvet est recouvert d’une fine pellicule de graisse, mais encore.
Merveille de la nature ! Si Copenhague savait !

Bienheureux colverts qui ne connaîtront jamais ce que signifie un “rhume carabiné”,
celui qui vous épuise en un rien de temps des montagnes de mouchoirs (non, je n’ai pas dit qu’ils étaient en papier, politiquement pas correct !),
celui qui vous donne un langage ... et oui, be banard !
celui qui vous exclut de toute prise de parole lors d’un colloque,
celui, enfin, qui vous assène un monumental mal de crâne, tel que vous vous décidez à avaler la boîte de comprimés antidouleur.

Cela s’appelle un “rhume carabiné”.
J’en sors aujourd’hui, sauve et bien lucide, alors que la neige vient de faire son apparition chez nous.
C’est beau, les arbres ont pris de l’embonpoint. Les branches du pin de Sibérie plient un peu, mais sans gravité, les haies sont couvertes d’un tapis blanc où les merles vont pouvoir sauter demain à pieds joints ou à cloche pied. Ce sont eux qui décident de la règle du jeu. Les chats du voisinage n’y voient que dalle.

Comme on pourrait peut-être le penser, le rhume «carabiné» n’est pourtant pas une invention de futurs médecins.
Les carabins étaient au XVIe siècle des soldats de cavalerie légère. Ils se distinguaient par leur rapidité fulgurante au début d’un combat. Ils avaient changé leur lance en mousqueton court, nommé carabine. Ils surprenaient les premiers rangs des ennemis de telle manière que ceux-ci ne parvenaient pas riposter rapidement.
Ainsi, l’adjectif «carabiné» nous est parvenu par analogie pour indiquer une «violence brusque» que l’on a tendance aujourd’hui à assimiler aux accès de fièvre ou au rhume qui nous «saisit sans crier gare, en toute saison».

(Sources : La puce à l’oreille, Claude Duneton, Stock)

dimanche 13 décembre 2009

Une expression d'actualité: celle qui trouve tout son sens dans la période de Noël... “attendre quelqu'un comme le Messie!”



Guirlandes décoratives d'automne à Derborence (Valais)

L’année touche à sa fin et les jours n’en finissent pas de raccourcir. Les enfants, les plus petits, ceux qui ne savent pas encore bien compter jusqu’à vingt le sentent aux ondes fébriles qui agitent leur entourage. Les plus grands le vivent avec leur chair, leur corps alors qu’ils doivent se lever bien avant le soleil. Le nombre de sonneries de réveil qu’il leur reste à subir jusqu’au grand Jour les rend de plus en plus nerveux, sans parler des innombrables tests d’évaluation que leurs maîtres leur ont préparés avec amour juste avant les vacances.
Dans le cocon familial règnent des parfums d’épices et des saveurs beurrées. Recettes maison ou emballages de pâtes achetées au supermarché, toutes manifestent l’impatience humaine à célébrer la Fête.
Les encadrements des fenêtres et des portes se chargent de soir en soir de décorations brillantes, colorées, enfantines et artistiques.
Vite, vite, encore quelques biscuits...
Vite, vite, trouver les bougies bleues...
Vite, vite, ... quoi encore ?

Pour qui cette exubérance, cette excitation ?
Dans quelle attente ?

Il me semble parfois que, à mi-décembre, c’est Lui qui attend que nous ayons fini de nous agiter. Je L’imagine, souriant, observant nos allées et venues. Il doit se demander à quoi nous jouons, si tout ce brassage est vraiment nécessaire à Sa Gloire.


“Attendre quelqu’un comme le Messie”, c’est l’attendre avec impatience.
Certains d’entre nous utilisons aussi cette expression pour suggérer le besoin d’un «sauveur» afin de nous aider.

vendredi 4 décembre 2009

Le 6 décembre, fête de Saint-Nicolas: un mythe? une légende? une TRADITION!








Eux aussi, ils attendent Saint-Nicolas!














La tradition dont je vais parler a pour cadre la ville de Fribourg, en Suisse.
Saint-Nicolas en est le patron  et la cathédrale porte son nom.

Le premier samedi de décembre a lieu le célèbre cortège de la Saint-Nicolas. Le saint est vêtu de blanc et porte la mitre, symboles épiscopaux. Il parcourt les rues de la ville juché sur un âne. Une foule immense, évaluée à 20 000 personnes  certaines années, attend son passage pour recevoir pains d’épices, noix et oranges. Ceux qui sont le plus près du cortège tentent de caresser l’âne.
Jusqu’en 1764, le rôle du saint était tenu par un écolier. En 1906, la tradition fut rétablie par le Collège Saint Michel : dès lors un gymnasien emmène le cortège jusqu’au parvis de la cathédrale. À ce moment, il prononce un discours contenant les faits marquants de la ville, événements traités avec esprit et humour. La fête se poursuit avec un feu d’artifice et une énorme bataille de confettis. 


Les ouvrages qui traitent de sa “biographie” signalent que Nicolas fut évêque de Myre (en Asie mineure) vers 312.
«Le 6 décembre, date supposée de sa mort, ne devint fête officielle de l’Eglise qu’au Xème siècle. Les nombreux miracles qui eurent lieu sur sa sépulture donnèrent naissance à une foule de légendes, comme celle des trois écoliers assassinés que le saint ressuscita, celle de la tempête qu’il aurait apaisée lors d’une traversée vers l’Egypte ou encore celle des trois jeunes filles qu’il aurait dotées d’or pour leur permettre de se marier et d’échapper à la prostitution. C’est ainsi que le bon évêque devint le protecteur des écoliers, des marins et des jeunes filles.»
(Sources : Coutumes et fêtes suisses, Editions Mondo)

Le 6 décembre, Saint-Nicolas ou Père Noël ?? Confusion !

N’avez-vous jamais connu cette interrogation lorsque vous aviez l’occasion de rencontrer, le 6 décembre, un bonhomme habillé de rouge, bonnet y compris, avec une longue barbe blanche et une hotte dans le dos ?
Avec mon esprit encore enfantin, je m’interroge toujours : celui qui parfois descend de son hélicoptère, est-ce Saint-Nicolas ou ... déjà Père Noël ? Ce jour-là (cette année, le samedi 5 décembre), en ville, c’est une véritable armada de Saint-Nicolas ou ... de Père Noël que l’on croise sur les marchés ou à l’entrée des centres commerciaux. Mais point d’âne, ou si peu. Toute la population “ânesque” ne suffirait pas pour accompagner tous ces bonshommes qui jouent à Saint-Nicolas ou ... au Père Noël.
Alors, pour résoudre ce problème (personnel), je décide que, dorénavant, le 6 décembre (ou le 5), le bonhomme à barbe blanche qui porte une MITRE sur la tête, c’est le VRAI Saint-Nicolas ! Les autres sont des Pères Noël qui se sont trompés de date !

Le jour où je n’ai plus cru au Père Noël ... ou à Saint-Nicolas

J’ai vécu les huit premières années de mon enfance à Zurich, dans un quartier périphérique (à l’époque) et assez populaire.
Ce canton a encore de nombreuses traditions qui perdurent telle que Räbechilbi, soit la nuit des lampions de raves sculptées, Sechseläuten où l’on met le feu au bonhomme Hiver.
Lorsque j’y habitais, la Saint-Nicolas n’échappait pas à la tradition tout en étant moins festive que les autres fêtes. Le soir, nous les enfants, nous avions la permission de sortir autour de la maison, dans l’espoir de rencontrer le Saint-Nicolas qui nous distribuerait pains d’épices et chocolat. Bien sûr, il faisait nuit et cela nous angoissait, d’autant plus que les plus grands s’amusaient à nous faire peur en se cachant derrière les arbres ou en surgissant des locaux à vélos en hurlant. Nous attendions le passage du saint avec patience. On entendait parfois un petit carillon de clochettes, celles de l’âne. Alors, nous étions sûrs qu’il n’allait pas tarder.
Cependant, nous devions affronter la méchanceté du Père Fouettard qui précédait l’arrivée de Saint-Nicolas. J’ai appris plus tard —lorsque j’ai réellement perdu la foi en Saint-Nicolas— que nos concierges prenaient plaisir à se déguiser ce soir-là pour nous effrayer ou pour se venger des bêtises que l’on avait faites durant l’année sur leurs pelouses.
Une année, nous avons vu Saint-Nicolas. Il avançait lentement avec son petit âne sous le halo des lampadaires. Pris d’une réelle dévotion. nous nous sommes avancés dans sa direction. L’un d’entre nous, le plus courageux, s’est approché, lui a parlé et il est revenu vers nous, un peu déconfit. Saint-Nicolas ne pouvait rien nous donner. Il avait été “commandé” par une famille qui devait le payer.

Ce jour-là, j’ai perdu la foi en Saint-Nicolas : un Saint-Nicolas qui ne donnait qu’aux riches ne pouvait être qu’un faux.


(Autre source : Ethnologie de Noël, Une fête paradoxale, Martyne Perrot, Grasset, 2000)

mardi 1 décembre 2009

Dictons et proverbes pour le début du mois de décembre













Décembre prend 
et ne rend pas.







Décembre aux pieds blancs
An de neige et an de bien

Si décembre est sous la neige
La récolte se protège

En décembre, fais du bois
Et endors-toi.

2 décembre : l’Avent
La neige de l’Avent
A de longues dents

Il fait bon semer dans les Avents,
Mais il ne faut pas le dire aux enfants.

Chaque chose en son temps ;
Les navets et les choux pour le mois de l’Avent.

4 décembre : Sainte-Barbe
A la Sainte-Barbe,
Le soleil peu arde

6 décembre : Saint-Nicolas
Neige de Saint-Nicolas
Donne du froid pour trois mois

Saint-Nicolas fait les bons mariages,
Guérit de la fièvre et de la rage.