mardi 24 novembre 2009

VIEUX ... comme HERODE ou comme MATHUSALEM ?? suivi de ma réponse aux commentaires de l'article précédent



Ponte dei Salti

(reconstruit sur les fondations
d'un ancien pont romain)


Lavertezzo, Ticino-CH




VIEUX ... comme HERODE ou comme MATHUSALEM ??




“Vieux comme Hérode” signifie “assez vieux pour remonter au temps d’Hérode”
“Mathusalem” : personnage biblique qui vécut 969 ans (Genèse 5, 25-27)

Sources : Trésors des expressions françaises, S. Weil et L. Rameau, Belin, 2008

Bien le bonjour !


Il m’a fallu quelques jours pour analyser, digérer vos bons conseils et continuer le dépoussiérage de mon ordinateur qui ... VIEILLIT lui aussi.
Et voici ma synthèse et mes résolutions. Comme ma réponse à vos commentaires de l'article précédent aurait occupé un grand espace, j’ai décidé de l’inclure dans ce message.

1.
Il me reste 1200 photos dans ma photothèque et je n’ai pas terminé. Je dois encore placer mes oiseaux dans une autre “cage”, ce qui va de nouveau libérer de la place.

@ Chris : Bon, d’accord, il est peut-être vieux mon Pommier, mais comme ses condensateurs ont été changés l’an passé (l’histoire est trop longue à raconter ici), il DOIT me tenir compagnie encore quelque temps sans me faire de l’ombre, du moins jusqu’au chargement des prochaines images d’Is.

2.
L’idée du disque dur externe semble effectivement la meilleure solution de sauvegarde. Ce “cadeau” me paraît plus utile qu’un nouvel ordinateur.

@Laubaine : J’ai de la patience pour OUVRIR un dossier ou un blog. Par contre, je fulmine lorsque la Pomme met des plombes à quitter un site, comme s’il y avait de la glu sur la connexion... Le reformatage a été effectué l’an passé (avec les nouveaux condensateurs).
Chut ! Je préfère une tête bien faite aux biscotos upérisés, alors les chippendales, bof, bof...

3.
J’ignorais que la Pomme avait une bonne cote pour la photo : de quoi j’me plains ??

@Cathy : En allant sur le site que tu nous as conseillé, j’ai réalisé que les items ADSL et Modem étaient dans le rouge. Je m’étais déjà aperçue que notre fournisseur nous plantait parfois dans le désert...
Je pourrai bientôt te dire s’il y a réellement des dégâts sur mes CD car mes gravures ont le même âge que mon ordinateur. Je savais par contre qu’il fallait éviter la sauvegarde sur DVD, peu sûr sur la conservation de certaines données.
Cet aspect éphémère de la technologie ne m’embarrasse pas (trop), car je suis convaincue de l’impermanence des choses. Ce qui m’intéresse dans ma production photographique, c’est le moment présent de la découverte végétale ou animale. De plus, l’écran aide à visualiser ce que mon œil ne percevait pas à l’extérieur. Bien sûr, le côté esthétique de certaines de mes photos me touche aussi. Si, en plus, mes images peuvent apporter du plaisir à d’autres personnes, tant mieux.
Mon autre passion consiste à créer des albums photo papier (choix très sélectif et mise en page). Là aussi, la technique d’impression a ses limites et les prédictions ne sont pas très optimistes. Une fois de plus, le geste créateur (qui est potentiel en tout être humain) m’importe davantage que la pérennité du produit. Or. je peux me poser la question suivante : “Est-ce que mon geste créateur laissera des traces pour moi, ma famille, mes amis ou la société ?”. Dans ce cas, la problématique concerne le côté ego de mon activité de photographe amateur.

4.
L’utilisation d’un appareil numérique élimine le souci d’économiser de la pellicule (hors de prix lorsque les photos sont ratées). Mes cartes mémoire sont très vite pleines et je reconnais qu’à chaque importation sur ma Pomme la photothèque se charge à grande allure.

@Christine : Je ne suis pas ménage non plus ! Si, en plus des restes de cuisine et de la poussière du salon, je DOIS encore ménager la Pomme, je râle sec !
Ton Ardoise “monte” rapidement chez moi.

5.
Je suis NULLE en informatique. Certains termes lexicaux me sont totalement étrangers, même abscons. Je pourrais me former, mais je préfère l’écriture, la littérature et, de temps en temps, la cuisine. Si je tente de mettre à jour mes connaissances en informatique, je n’aurai plus le temps pour lire et écrire.

@Foise : La photo du mur aux vignes est trompeuse ! Il n’y a pas de terrasse plane dans le Lavaux (ou si peu). Ce sont des coteaux, tout est en pente plus ou moins forte selon les endroits. J’y ai vu des vignerons tailler leurs ceps et grimper le long des allées.

6.
Au lieu de changer d’ordinateur, je préférerais me procurer un appareil de photo plus performant pour capter les oiseaux. Mon Konika-Minolta Dimage (mon premier appareil !) me donne de grandes satisfactions pour des prises macros. Mais, dans l’impossibilité d’y adapter un zoom, je me contente d’observer les oiseaux avec mes jumelles.

@Vincent :Je n’ai pas encore vu le Pommier casser ses prix après la période de Noël. Et même pour une série de modèles qui ont eu un défaut avéré, il a été quasiment impossible de prouver que celui que l’on avait acquis en était lui aussi victime.
Vu que je suis également paresseuse, j’en resterai à ... ma Pomme !




Alors trop VIEUX ? mon ordinateur ?

En tous les cas, après cinq ans, pas autant qu' Hérode ou Mathusalem.
Les temps modernes ne veulent plus d’objets qui durent longtemps. La rumeur court —est-ce encore une rumeur ? — que les concepteurs de machines à vaisselle, par exemple, programment la durée de vie de leurs produits. Pour vendre, et de ce fait pour que l’entreprise demeure, elle, il faut que l’objet soit rapidement périssable ou altérable jusqu’à ce qu’il devienne (enfin !) obsolète.

Laissons-les donc périr de leur lente agonie, nos chers objets, ordinateurs et appareils de photo inclus !
La philosophie amérindienne, dont je vous livre un extrait, saura peut-être nous assagir et nous rendre la sérénité d’autrefois, qui sait ?

«Tout passe, les heures, les nuages dans le ciel, la vie des hommes, emportés de la naissance vers la mort. Ne t’attache pas à la chronologie affective des choses. C’est une très mauvaise manière de voir le monde. Fais de chaque seconde une expérience enrichissante, sans t’inquiéter du temps qui fuit et des matins qui ne reviennent plus. Le présent est la seule chose qui n’ait pas de fin.»

Source : Préceptes de vie issus de la sagesse amérindienne, Jean-Paul Bourre, Presses du Châtelet, 1997



mardi 17 novembre 2009

Le MUR: au pied ou dans le dos??




Mon ordinateur renâcle : trop lent en ce moment, il lui faut du temps pour ouvrir une page ou un dossier. Je m’impatiente, allons pressons, mais même mes encouragements n’améliorent pas son débit.

Je râle contre les sites ou les blogs surchargés de gadgets ou bourrés de photos trop lourdes. La petite roue de mon navigateur tourne, tourne, tourne : en attendant, sans me hâter, je me sers à boire et je reviens. Enfin, nous y sommes, mon ordinateur et moi, sur la page souhaitée.
Pour quitter tout ce beau monde, le petit panda roux traîne ses pattes (peut-être là où il ne faut pas), s’éternise sur une pomme et rentre finalement dans son terrier.

À ce moment-là, survient immanquablement LA question : mon compagnon d’exploration virtuelle serait-il ... trop âgé ? Si j’en crois la publicité de La Pomme que je reçois régulièrement en cette période (voyons, c’est bientôt Noël, le nouveau 27 pouces me fait des clins d’œil), il n’y a aucun doute : je dois améliorer mon parc informatique.

Cinq ans ? Trop vieux ?

Songeuse, expectative, interrogative, nonchalante, fataliste, je balaie de mes yeux le côté droit de mon écran. Et je compte : trois, quatre ... dix dossiers contenant chacun un grand nombre de photos. Prise d’un soupçon soudain mais bien contrôlé, j’ouvre ma photothèque : “ma mamma mia”, plus de trois mille photos ! Malgré les déchets que j’ai pourtant éliminés au fur et à mesure, je me suis laissé déborder par ma passion. Pas étonnant si mon ordinateur se traîne comme un tortillard...

Et le MUR dans tout ça ?

Suis-je au pied du mur ? Suis-je le dos au mur ?

En tous les cas, contrainte de faire le ménage dans mes dossiers, je me suis attelée depuis quelques jours à sauvegarder, à graver, à classer, à répertorier mes photos 2009, en évitant avec soin d’en jeter quelques-unes par mégarde à la corbeille.

J’ai été carrément dos au mur : comme je ne pouvais plus tolérer la lenteur de mon ordinateur ma riposte fut le nettoyage de mon bureau. Dans ce remue-ménage la souris a été un brin héroïque.

[Pourquoi pas au pied du mur ? N’utilisez cette expression que si vous voulez mettre au défi un(e) vantard(e) en le priant d’effectuer réellement ce qu’il (elle) prétend être capable de faire.]

mardi 3 novembre 2009

Châtaignes ou pas, revenons à nos expressions !

Chers lecteurs, vous avez sans doute remarqué que j’avais semé dans l’article précédent, ici et là, une expression qui a trait à la tolérance. Elle nous rappelle que la nature —la pensée humaine en est une— est composée de teintes, de parfums si divers que nous avons parfois peine à nous comprendre, à nous mettre en accord sur un objet. Cette expression m’habite depuis mon enfance, depuis l’âge de raison, grâce à la relation privilégiée que j’ai partagée avec un de mes grands-pères.





J’ai aimé mes deux grands-pères. Plus que mes grands-mères. Je peux l’affirmer maintenant alors qu’ils ont quitté le monde des vivants depuis longtemps. Avec le temps, il me reste les bons moments passés en leur compagnie, des instants parfois volés.

Mon grand-père maternel était un curieux insatiable de connaissances scientifiques. Il n’avait pas fait d’études, il était un ouvrier qualifié en métallurgie. Il achetait régulièrement le magazine “Sciences et Vie” et lorsque nous allions rendre visite à nos grands-parents, à l’heure de l’apéritif, il nous interpellait sur un sujet d’actualité concernant le plus souvent l’évolution de la technologie. Nous les petits-enfants, jeunes étudiants, nous étions ses interlocuteurs du dimanche. Il nous demandait notre avis sur un thème ou un article qu’il venait de parcourir dans son journal. Assis sur le canapé à côté de lui, nous échangions longuement, en aparté, alors que nos parents, oncles et tantes, installés autour de la table à manger, trinquaient bruyamment.
Nos discussions avec notre grand-père étaient aussi animées. Il semblait plus progressiste ou visionnaire que nous : il prédisait des bouleversements politiques ou sociaux inhérents au progrès technologique. Il n’avait pas le regard tourné vers le passé. Alors qu’il avait été victime de la grippe espagnole durant la première guerre mondiale et qu’il souffrait d’une maladie rare qui altérait ses fonctions musculaires, il conservait un esprit ouvert et positif. Parfois, nos points de vue divergeaient, mais sa façon de nous écouter inspirait confiance et respect. Nous arrivions chez lui avec nos soucis, nos “grognes” d’adolescents ou de jeunes adultes, et nous savions que nous repartirions libérés et plus forts en espérance.
Ces moments d’échanges étaient toutefois trop courts. Après le repas, très fatigué, il avait besoin de repos. Alors, au moment où notre grand-mère nous annonçait que le repas allait être servi, grand-père mettait fin à la discussion (qui n’avait abouti à aucune conclusion) en déclarant avec un sourire amusé :
«Eh oui, des goûts et des couleurs !»