jeudi 29 octobre 2009

Saveurs châtaigne : deuxième dégustation (le cake à la banane et à la farine de châtaigne)

Vous pensez certainement que ce blog commence à déraper. Conçu initialement pour publier des expressions populaires, il se déroute de son projet et rebondit sur des ... recettes !

C’est de ma faute : je ne résiste pas à vous vanter les saveurs goûteuses de la châtaigne.
Je fais ainsi une petite incursion culinaire en présentant la recette du cake qui permet d’utiliser les dernières bananes du plat à fruits, celles que plus personne n’ose toucher, celles qui sont au seuil d’atteindre la couleur noire, celles qui laissent un goût détestable de farine dans la bouche...

J’avais dit “châtaigne” ?

Les recettes de cuisine ont ceci d’agréable : on peut les adapter, à notre goût ou selon le contenu de notre réserve alimentaire.
Celle du cake à la banane a suivi ce chemin. Elle m’avait été transmise, il y a plus de trente ans, lors d’un rallye convivial qui réunissait un grand nombre de familles. Comme de bien entendu, pendant ces journées gaies et festives où les enfants apprennent à jouer ensemble alors qu’auparavant ils ne se connaissaient pas, leurs mères s’échangent les recettes à succès...

J’avais parlé de “châtaigne” !

À mes débuts, pour confectionner ce cake qui est devenu par la suite le chouchou des goûters, j’ai commencé à utiliser une farine (de blé) blanche. Enfin, petit à petit, adhérant à une philosophie culinaire qui s’affirme davantage en faveur des produits bio, j’ai intégré à la recette des farines toujours plus rustiques, plus complètes. Avec les années, le cake à la banane a pris une teinte très foncée.
Enfin, lors de quelques séjours en Corse, j’ai eu le bonheur de découvrir la saveur incomparable du pain à la châtaigne : un pain que je n’associerai pas au saucisson à l’ail ou au fromage de brebis, quoique «des goûts et des couleurs»... Je préfère le déguster avec des fruits frais, éventuellement avec des oléagineux, même si cette alliance peut devenir une véritable bombe calorique.


Parmi toutes les farines (d’épeautre, de riz, de maïs...) qui occupent actuellement les rayons, celle de la châtaigne est apparue récemment dans les magasins spécialisés. Sa texture est assez compacte : il est donc parfois nécessaire d’utiliser un tamis pour l’affiner. Au goût, la farine de châtaigne est déjà sucrée : elle ne conviendrait pas pour la confection de cakes aux olives, quoique «des goûts et des couleurs»...

Je devine que vous avez déjà «l’eau à la bouche». Alors je vous confie la recette de Véronique que j’ai adaptée en intégrant la farine de châtaigne.



½ tasse de beurre en crème
½ tasse de sucre (ou 1 tasse selon les goûts)
2 œufs
2 bananes très mûres

Mélanger le tout jusqu’à ce que cela devienne crémeux

1 ½ cuillère à soupe de crème ou de lait
1 cuillère à thé de jus de citron

2 tasses de farine : farine usuelle + farine de châtaigne
Sur la photo : ½ tasse de farine d’épeautre fine + 1 ½ tasse de farine de châtaigne **

1 ½ cuillère à thé de poudre à lever
½ cuillère à thé de sel
1 tasse de noisettes ou d’amandes râpées

** À adapter car la farine de châtaigne empêche le cake de bien lever...

Cuisson : environ 50 minutes à 200°C

Bon appétit !

(A suivre)

jeudi 22 octobre 2009

Saveurs châtaigne : première dégustation (une bonne bière)


Oui, vous me direz : «C’est facile, pas d’effort à fournir si ce n’est que de trouver un décapsuleur !»
Détrompez-vous !
D’abord, l’outil n’est jamais remis au bon endroit. Alors qu’une petite soif vous tient, il faut encore remuer ciel et terre pour retrouver le décapsuleur efficace.
De plus, si, comme moi, vous n’êtes pas très friande de la bière en général, une certaine résistance vous empêche de tendre la main en direction du verre dégustateur.
Pour les “addictés” à la bière, pas de problème, en effet, c’est (trop) facile.



Je n’ai apprécié de ma vie que deux bières. La première, je l’ai découverte en Angleterre, elle était brune. La deuxième, je l’ai quasiment savourée en Belgique, celle-ci était blonde. Toutes les deux avaient un point commun : elle ne sentait pas le houblon.

Au Tessin, je viens de découvrir la troisième, celle qui est à la châtaigne. Elle a satisfait mon palais, ne laissant pas ce goût âcre que je déteste tant. Elle se boit particulièrement très fraîche. Au cours d’un repas en soirée, elle aide à la digestion.

J’entends une petite voix (venue de Savoie) qui me suggère de ne pas en abuser. Elle contribue à alourdir notre charge pondérale. Comme la châtaigne ?

À votre santé !

(A suivre)

dimanche 18 octobre 2009

J’vous dirai tout, tout, tout sur la castagne !



J’ai passé une semaine merveilleuse au Tessin, sous le soleil, dans le froid matinal aussi. Mes semelles ont roulé sur les tapis de bogues de châtaignes. Et là-bas, je me suis dit : «Si je leur parlais du roi des féculents d’automne ?»

Je me suis rappelé d’une expression que j’utilisais enfant. Même fille, il ne fallait pas que les compagnons de classe me cherchent noise. Je n’étais pas belliqueuse, mais je n’appréciais pas les provocations ou les moqueries qui avaient tendance à s’éterniser dans les vestiaires ou dans la cour. Pour montrer que j’étais prête à tout pour faire cesser les coups bas, il m’arrivait de menacer ceux et celles qui ne comprenaient pas le langage non-verbal en leur déclarant «Tu veux une châtaigne ??». Je sous-entendais, comme tout le monde le sait, que j’étais prête à leur balancer mon poing n’importe où. L’image de la bogue de châtaigne avec ses piquants devait en principe calmer les plus provocateurs. Eh oui, l’agressivité chez les filles n’est pas une forme de modernité dans la société actuelle, elle existait déjà il y a .... fort longtemps, toutefois l’usage des couteaux (ou cutters) n’était pas dans nos coutumes.

Il arrive que des bandes d’adolescents se rencontrent pour une “castagne” ou une “baston”. Le lieu et la date de la rencontre demeurent le plus souvent un véritable secret que les adultes ne parviennent pas toujours à décoder. Les règlements de compte s’effectuent en groupe pour défendre l’honneur d’une communauté culturelle ou d’un établissement scolaire.
Cette activité sociale, là aussi, n’est pas nouvelle. Je me souviens d’un film que j’avais vu à la Cinémathèque et qui m’avait laissé un grand souvenir : La Guerre des Boutons. La castagne réunissait deux bandes de garçons de deux villages et se terminait par la perte des boutons de culotte, extrême déshonneur pour celui qui en était la victime.

Le nom de la châtaigne réserve ici quelques surprises négatives. Il en est de même pour le marron !

Or, au cours des articles prochains, je tâcherai de mettre en valeur toutes les qualités que ce fruit de saison nous apporte. A s’en lécher les babines !


Autres expressions :
Tirer les châtaignes du feu (avec la patte du chat) ou
Tirer les marrons du feu =
1. se donner du mal pour le profit d’autrui
2. faire faire par un autre quelque chose de périlleux

Faire quelqu’un marron = le tromper

(A suivre)