jeudi 30 avril 2009

Petit florilège de dictons météorologiques pour fêter le passage d’avril à mai




Ce n’est jamais avril
Si le coucou ne l’a dit.


Il n’est point d’avril si beau

Qui n’ait de neige à son chapeau.


Au mois d’avril

Ne quitte pas un fil ;
Au mois de mai,
Va comme il te plaît.
Et encore, je ne sais.


Avril frais et mai chaud

Remplissent les granges jusqu’en haut.


Mai frais et venteux
Fait l’an plantureux.


Petite pluie de mai

Tout le monde est gai.


Quand il pleut le premier jour de mai,
Les fourrages rendent le lait amer.


Quand il tonne le premier mai,
Les vaches auront du bon lait.

mercredi 22 avril 2009

B comme bâiller ou bayer!



Ne confondez pas, comme moi, bâiller et bayer, deux homonymes homophones mais pas homographes.
Le premier, bâiller, sert à exprimer un moment d’ennui ou un sentiment de fatigue alors que le sommeil vous guette déjà. Concrètement, la bouche s’étire verticalement, les yeux se ferment et un profond soupir s’échappe de vos lèvres. Votre hôte qui prenait plaisir à vous raconter ses vacances aux Seychelles interrompt son monologue et vous propose diplomatiquement un jus de fruit (pour vous aider à tenir le coup). Ne dites pas que vous n’avez jamais connu cette situation.

Le deuxième, bayer, concerne peut-être davantage les enfants. En effet, si vous surprenez votre fils, votre fille, immobile (pour une fois), les yeux dans le vague ou lisant la ligne de l’horizon, la bouche grande ouverte, c’est qu’il (elle) baye… aux corneilles !
Je cite La Puce à l’oreille, l’ouvrage de Claude Duneton, qui est une véritable mine d’or :
«… bayer, de l’ancien baer, ou béer, qui est tenir la bouche ouverte, de surprise ou d’innocente attention, lequel a donné la bouche bée, la gueule béante, les badauds (par l’occitan badar), et les bégueules (bée gueule) !»

Pourquoi aux corneilles ? Selon Duneton, ces oiseaux sont en l’air et l’expression du visage est «encore moins futé[e]».
J’aurais une autre proposition, toute personnelle et subjective, induite par l’observation des corneilles par un jour de grande chaleur. J’avais remarqué que quelques-unes, en plein midi, s’étaient posées sur le gazon d’un parc qui venait d’être humidifié. Elles s’étaient aplaties au sol, les ailes écartées et le bec ouvert : elles haletaient. Maintenant que je me remémore cet incident, je trouve qu’il y a une analogie avec l’expression bayer aux corneilles.

mercredi 15 avril 2009

C comme copains ... ou cochons!





«Copains comme cochons !»












Un nombre impressionnant d’expressions populaires ont trait au cochon. Et ce n’est pas toujours à son avantage, le bougre ! Serait-ce dû à son goût immodéré pour la boue ? Certains d’entre nous — au sens olfactif délicat — ignorent simplement qu’il a besoin de cet élément pour lutter contre les parasites.

Ainsi, écrire ou manger «comme un cochon», c’est toujours accomplir le geste avec force saleté ! C’est pourquoi il est dispendieux de «donner de la confiture (ou des perles) à un cochon»…
Les informations météorologiques n’échappent pas à cette analogie lorsqu’on dénonce «un temps de cochon».

Et que dire «d’un caractère de cochon» ? Qui peut donc se vanter de connaître véritablement son caractère ? Sa façon de grogner suffit-il à affirmer qu’il est de mauvaise humeur ? Il me semble que cet animal est souvent victime de jugements injustes. En effet, prenez le cochon laineux (illustré par la photo) : auprès des éleveurs qui favorisent la sauvegarde et le développement de races dites rustiques, le cochon laineux a la réputation d’être peu sensible au stress, de nature calme et très sociable.

Enfin, espérons que justice lui sera bientôt rendue lorsque des expressions plus flatteuses à son égard seront enfin inventées !

Info technique sur le cochon laineux extraite du site ProSpecieRara :
«L'aire d'origine du porc laineux ou mangalitza est l'ancien empire austro-hongrois. Dans ces régions, la race est issue dès 1830 de croisements de races diverses, toutes productrices de lard. Produisant un lard d'excellente qualité, le porc laineux a conquis la moitié de l'Europe au milieu du 19e et figurait par moments parmi les races les plus fréquentes en Suisse. La Hongrie élève encore aujourd'hui des mangalitzas blonds et roux, contrairement à la Suisse, où l’on ne trouve que des porcs laineux à ventre clair.»

samedi 11 avril 2009

Pâques





Bonnes Pâques à tous!

C comme croix, mais B comme bannière!









De Vendredi Saint à Pâques, c’est l’histoire d’une croix. C’est aussi Son histoire à Lui.







Cette croix, Il l’a portée jusqu’au Golgotha, on L’a cloué sur la barre horizontale, après Son dernier souffle quelqu’un a délivré Son corps…

Et depuis, nous fêtons avec cœur, ou par habitude, Sa résurrection et le retour du printemps, le renouveau. La joie qui nous habite à la vue des “cœurs de Marie” ou de “Jeannette” nous éloigne (momentanément peut-être) des situations où nous avons osé penser : «A chacun sa croix !». Étouffés par un certain mal-être passager, nous n’avons pas voulu voir la souffrance de l’autre prétextant que la nôtre avait suffisamment de poids.

Dans un autre registre, un accent de mauvaise humeur peut s’exprimer sous la forme suivante : «C’est “la croix et la bannière” pour obtenir une réponse de sa part !». L’origine de cette expression a de nouveau trait au contexte religieux. Citant Voltaire qui mentionne les processions chez «les petits peuples», Claude Duneton remarque que la déférence aux objets sacrés s’appliquait autrefois aussi aux personnages importants.

«Les prélats, les hauts dignitaires de l’Eglise et de l’Etat ne consentaient à se déplacer qu’à la condition d’être reçus avec la même dignité que les sacrées reliques. Il était d’usage de les accueillir aux portes de la ville avec la croix, emblème spirituel, et aussi la bannière symbolisant le pouvoir temporel.»

De là, supposer qu’il faut être en possession de “la croix et de la bannière” pour obtenir une entrevue avec Monsieur le Président, il n’y a qu’un pas !

mardi 7 avril 2009





À mes lecteurs fidèles et attentifs !





Je m’aperçois que mon défi suscite de l’intérêt chez beaucoup d’entre vous. Ce que je considérais d’abord comme un travail personnel —rendu public certes— devient un terrain de partage et d’échange très intéressant.








Ainsi, ma tâche sera plus ardue : la qualité prime sur la quantité ! Qualité de la photo, exigence par rapport au texte.
D’autant plus que la démarche me demande beaucoup de recherche dans mes archives photographiques. Je pourrais choisir une expression qui m’interroge et partir en exploration avec mon appareil. Ce n’est pas le but premier du processus : je souhaite utiliser les images déjà archivées pour illustrer les expressions populaires choisies. De ce fait, je suis contrainte d’éliminer (pour l’instant) certaines expressions car l’image correspondante n’existe pas encore.
Votre intérêt m’a également incitée à rechercher d’autres ouvrages bibliographiques plus spécifiques dans le domaine de l’expression populaire :

Les expressions de nos grand-mères, Marianne Tillier, Editions Points 2008, Coll. Le Goût des Mots, ISBN 978.2.7578.0838.2

Trésors des expressions françaises, Sylvie Weil, Louise Rameau, Editions Belin 2008, ISBN 978.2.7011.4930.1

Locutions et proverbes d’autrefois, René Lagane, Editions Belin 2008, ISBN 978.2.7011.4931.8

Dictionnaire des expressions idiomatiques, Mahtab Ashraf, Denis Miannay, Le Livre de Poche 2007, ISBN 978.2.253.1600.8


Ainsi, je continue et je persévère, même si la diffusion de mes articles évoluera à un rythme relativement lent, et pour cause !
À bientôt !