jeudi 31 mars 2011

Dernier portrait de mars



Le temps pluvieux d’aujourd’hui n’a pas fait revenir le Roux. Bien entendu, les cabanes à oiseaux ont été décrochées et attendent d’être brossées et désinfectées. Plus de provisions gratuites à disposition, mais en aurait-il encore besoin ?

En classant soigneusement les photos des écureuils, je me suis souvenue des conditions qui m’ont permis de prendre cette image.
Une ombre dans la glycine, perçue à travers le vitrage, attire mon regard. La pie ? Un chat captivé par le ballet des mésanges ?
Je m’approche de la fenêtre et ... nous nous observons. Il n’a pas l’air effarouché et reprend sa dégustation de fruits secs. J’arme mon appareil de photo, même à travers le vitrage, “un tiens vaut mieux que deux tu l’auras” !
Je décide de me déplacer dans la véranda, encore plus proche de la glycine. Je m’approche de la baie vitrée. Il me voit. Me fixe. Et continue son repas. Je le photographie à travers le vitrage dégoulinant de gouttes de pluie, “un tiens...”.
Je tente l’impossible : je décroche la fermeture de la baie vitrée ce qui provoque comme un coup de pétard dans la nuit. Le Roux sursaute, me fixe à nouveau, saute sur la branche supérieure, frappe de ses deux pattes arrière. Pas content ? Mais il reprend la suite de son repas.
Je persiste : je fais glisser la baie vitrée, lentement, sans bruit je pense. Cette fois le Roux m’ignore et continue de grignoter.
Alors là, bien appuyée sur le dossier d’une chaise, je mets en route le bracketing.
Merci le Roux, il ne me reste plus qu’à trier les images...

dimanche 20 mars 2011

Equinoxe

“Fleurs de printemps sont fruits d'automne”



 Scille à deux feuilles (scilla bifolia) 




Nivéole du printemps (leucojum vernum)

lundi 14 mars 2011

Histoire sans parole d'un écureuil chapardeur

... Juste pour dire “au revoir” à nos petits compagnons
en espérant les retrouver l’hiver prochain.


jeudi 10 mars 2011

Ballade pour un arbre



Je ne pensais vraiment pas qu’un jour tu disparaîtrais de mon horizon.
Lorsque je sortais sur la terrasse, mon regard immanquablement se dirigeait vers toi. Au petit matin, le soleil se levait derrière tes branchages.
Le pic épeiche t’avait adopté comme relais pour passer ensuite dans le verger voisin.

Quelques pas dans l’herbe encore humide de rosée.

J’aimais ton large tronc sur lequel grimpaient fourmis et lierre. La main caressante sur ta peau rugueuse, je faisais lentement le tour de ton espace.
Tu apportais un peu trop d’ombre aux buissons de bleuets qui se tordaient le cou à vouloir capter quelques rayons de lumière. Mais est-ce que j’avais le droit de t’en vouloir. Tu étais né bien avant eux, toi le centenaire !




Adossée contre ton flanc, il m’arrivait de poursuivre le mouvement de ton feuillage dans la brise du soir. Les cerises, trop haut perchées, étaient devenues inatteignables : seuls les étourneaux pouvaient s’en régaler éperdument.
Après chaque hiver, on voyait une de tes branches se sécher d’épuisement.

Dernières traces de bottes dans la neige.

Enfin, il a fallu prendre une décision. Non, ce n’était pas de gaîté de cœur, tu penses, D’abord quelqu’un a proposé d’enlever tes branches dangereuses, en pensant que le tronc pourrait encore accueillir le grimpereau. Mais quelle allure après une vie de majesté, amputé de toutes parts, ce n’était pas une fin digne d’un arbre-roi.



Pluie, brume et bruit de tronçonneuse.

On n’a pas eu le choix d’un temps magnifique pour le rituel de ton abattage : une pluie fine s’est glissée sur ton écorce au milieu de la matinée. Je n’ai pas eu le courage d’assister à ta “mise à mort”. Du fond de ma cuisine, j’entendais le bruit de la tronçonneuse qui devait te faire plier définitivement.

J’ai recueilli une dernière branche garnie de boutons floraux et je l’ai installée dans la véranda : le pied dans l’eau, elle nous offrira encore tes dernières fleurs blanches. Pour Pâques peut-être...