La neige... Elle est venue, elle est repartie.
Pas eu le temps de l’apprécier, une fois les travaux qu’elle nous a imposés.
La neige... Elle reviendra.
Sans doute.
J’espère.
J’aime l’impression de vivre dans un cocon où les bruits sont étouffés.
Cette blancheur tout autour nous éloigne pour une fois de la routine.
Les routes sont encombrées, glissantes ? Je ne sortirai pas, j’attendrai.
Les produits frais commencent à manquer ? On improvisera avec les réserves de la cave.
Nos habitudes sont remises en question : qui viendra libérer la rue assez tôt ? Les machines existent, modernes, souples, rapides et de plus en plus silencieuses. Mais à vouloir libérer l’Homme de ses servitudes et apaiser les dépenses publiques, les penseurs de l’économie communale ont créé un nouveau phénomène : il n’y a plus assez de bras ni de cerveaux pour conduire ces déblayeuses à neige. Ainsi, sans 4X4 (encore faut-il savoir le maîtriser sur des pentes verglacées), il devient difficile de se déplacer avant... dix heures du matin.
Il va encore neiger... pour Noël...
Car sans une couverture blanche, comment pourraient-ils se déplacer, les rennes avec leur traîneau ?
Il faut qu’il en tombe encore de ces sacrés flocons ouatés. Sinon nous ne pourrions plus rencontrer à l’improviste nos voisins. Dégageant en commun nos accès, outil en main, entre deux pelletées, nous aurions une nouvelle fois l’occasion de
tailler une bavette. Les tâches partagées engendrent toujours de la bonne humeur et des sujets de discussion certes futiles mais néanmoins spontanés.
Enfin, s’il ne neige pas, à quoi serviraient encore nos petites cabanes suspendues aux branches les plus proches de la maison ? Faudra-t-il les transformer en cybercafé pour mésanges bavardes ? La bleue et la huppée prennent leur aise en ce moment alors que le terrain et les écorces sont à nouveau découverts.
Et le spectacle est plutôt calme ces jours.
“Tombe la neige”...
... mais c'est la bise noire qui règne aujourd'hui.