vendredi 4 décembre 2009

Le 6 décembre, fête de Saint-Nicolas: un mythe? une légende? une TRADITION!








Eux aussi, ils attendent Saint-Nicolas!














La tradition dont je vais parler a pour cadre la ville de Fribourg, en Suisse.
Saint-Nicolas en est le patron  et la cathédrale porte son nom.

Le premier samedi de décembre a lieu le célèbre cortège de la Saint-Nicolas. Le saint est vêtu de blanc et porte la mitre, symboles épiscopaux. Il parcourt les rues de la ville juché sur un âne. Une foule immense, évaluée à 20 000 personnes  certaines années, attend son passage pour recevoir pains d’épices, noix et oranges. Ceux qui sont le plus près du cortège tentent de caresser l’âne.
Jusqu’en 1764, le rôle du saint était tenu par un écolier. En 1906, la tradition fut rétablie par le Collège Saint Michel : dès lors un gymnasien emmène le cortège jusqu’au parvis de la cathédrale. À ce moment, il prononce un discours contenant les faits marquants de la ville, événements traités avec esprit et humour. La fête se poursuit avec un feu d’artifice et une énorme bataille de confettis. 


Les ouvrages qui traitent de sa “biographie” signalent que Nicolas fut évêque de Myre (en Asie mineure) vers 312.
«Le 6 décembre, date supposée de sa mort, ne devint fête officielle de l’Eglise qu’au Xème siècle. Les nombreux miracles qui eurent lieu sur sa sépulture donnèrent naissance à une foule de légendes, comme celle des trois écoliers assassinés que le saint ressuscita, celle de la tempête qu’il aurait apaisée lors d’une traversée vers l’Egypte ou encore celle des trois jeunes filles qu’il aurait dotées d’or pour leur permettre de se marier et d’échapper à la prostitution. C’est ainsi que le bon évêque devint le protecteur des écoliers, des marins et des jeunes filles.»
(Sources : Coutumes et fêtes suisses, Editions Mondo)

Le 6 décembre, Saint-Nicolas ou Père Noël ?? Confusion !

N’avez-vous jamais connu cette interrogation lorsque vous aviez l’occasion de rencontrer, le 6 décembre, un bonhomme habillé de rouge, bonnet y compris, avec une longue barbe blanche et une hotte dans le dos ?
Avec mon esprit encore enfantin, je m’interroge toujours : celui qui parfois descend de son hélicoptère, est-ce Saint-Nicolas ou ... déjà Père Noël ? Ce jour-là (cette année, le samedi 5 décembre), en ville, c’est une véritable armada de Saint-Nicolas ou ... de Père Noël que l’on croise sur les marchés ou à l’entrée des centres commerciaux. Mais point d’âne, ou si peu. Toute la population “ânesque” ne suffirait pas pour accompagner tous ces bonshommes qui jouent à Saint-Nicolas ou ... au Père Noël.
Alors, pour résoudre ce problème (personnel), je décide que, dorénavant, le 6 décembre (ou le 5), le bonhomme à barbe blanche qui porte une MITRE sur la tête, c’est le VRAI Saint-Nicolas ! Les autres sont des Pères Noël qui se sont trompés de date !

Le jour où je n’ai plus cru au Père Noël ... ou à Saint-Nicolas

J’ai vécu les huit premières années de mon enfance à Zurich, dans un quartier périphérique (à l’époque) et assez populaire.
Ce canton a encore de nombreuses traditions qui perdurent telle que Räbechilbi, soit la nuit des lampions de raves sculptées, Sechseläuten où l’on met le feu au bonhomme Hiver.
Lorsque j’y habitais, la Saint-Nicolas n’échappait pas à la tradition tout en étant moins festive que les autres fêtes. Le soir, nous les enfants, nous avions la permission de sortir autour de la maison, dans l’espoir de rencontrer le Saint-Nicolas qui nous distribuerait pains d’épices et chocolat. Bien sûr, il faisait nuit et cela nous angoissait, d’autant plus que les plus grands s’amusaient à nous faire peur en se cachant derrière les arbres ou en surgissant des locaux à vélos en hurlant. Nous attendions le passage du saint avec patience. On entendait parfois un petit carillon de clochettes, celles de l’âne. Alors, nous étions sûrs qu’il n’allait pas tarder.
Cependant, nous devions affronter la méchanceté du Père Fouettard qui précédait l’arrivée de Saint-Nicolas. J’ai appris plus tard —lorsque j’ai réellement perdu la foi en Saint-Nicolas— que nos concierges prenaient plaisir à se déguiser ce soir-là pour nous effrayer ou pour se venger des bêtises que l’on avait faites durant l’année sur leurs pelouses.
Une année, nous avons vu Saint-Nicolas. Il avançait lentement avec son petit âne sous le halo des lampadaires. Pris d’une réelle dévotion. nous nous sommes avancés dans sa direction. L’un d’entre nous, le plus courageux, s’est approché, lui a parlé et il est revenu vers nous, un peu déconfit. Saint-Nicolas ne pouvait rien nous donner. Il avait été “commandé” par une famille qui devait le payer.

Ce jour-là, j’ai perdu la foi en Saint-Nicolas : un Saint-Nicolas qui ne donnait qu’aux riches ne pouvait être qu’un faux.


(Autre source : Ethnologie de Noël, Une fête paradoxale, Martyne Perrot, Grasset, 2000)

12 commentaires:

laurent Debordes a dit…

tres interessant ...
Le pere fouettard avait il aussi été commandé par les "riches"

Chris a dit…

Superbe message historique Monic, mais les deux dernières phrases me laissent pantois! Tout le bénéfice du capitalisme!

monic a dit…

@Laubaine
Pour répondre à ta question, il est possible que ce pseudo-saint-nicolas (tu as vu, je ne lui mets pas de majuscules)avait un balai caché dans son sac pour menacer celui ou celle qui n'était pas assez assidu(e) durant sa leçon de piano.
PS On peut tout inventer...

@Chris
Oui, ces premières expériences politico-civiques ont certainement contribué à m'intéresser plus tard aux mouvements sociaux de gauche.

MERCI à tous les deux pour votre passage.

Foise a dit…

St Nicolas ne faisait pas partie des traditions... Pourtant il me semble avoir reçu un personnage en pain d'épices, emballé sous un chromo, père Noël ou Evêque ? Tantôt l'un tantôt l'autre, je crois.
Le père fouettard était parfois évoqué... pas pour moi, j'étais trop sage. Je dis bien "trop". Je me rattrape maintenant en accumulant les sottises !!!
C'est plus tard, lorsque j'ai habité une petite ville au bord de la Saône, port d'attache de nombreuses familles de mariniers que j'ai assisté au passage de St Nicolas dans les rues... Mes enfants étaient déjà trop grands pour le poursuivre...
Pour eux, la magie de Noël s'exerçait lorsque le Père Noël depuis le toit de l'Hotel de ville de Dijon, déclamait la liste des enfants sages qui seraient récompensés. Entendre leur nom suivi d'une petite particularité bien ciblée les a entretenu lontemps dans l'illusion. Surtout qu'au retour, après le feu d'artifice qui suivait la prestation du Père Noël, les cadeaux étaient là, autour du sapin.

Alain a dit…

Originaire de Boulogne sur mer dans mon enfance je n'ai "connu" que Saint Nicolas à la cheminée je posais des carottes pour son âne et restait bien sage car le Père Fouettard pouvait remplacer les cadeaux par un martinet...
Aujourd'hui encore à Boulogne il traverse la ville pour s'en aller par la mer, pour ma part j'aimais mieux la formule de mon enfance l'arrivée en barque par la mer.
Nos traditions se ressemblent pour le lampion c'était et c'est toujours le 24 les enfants passent dans la ville avec une betterave sculptée et éclairée et vont de porte en porte chanter "le Guénel" contraction de Gai Noël bien entendu ils attendent une récompense (le lampion est aussi appelé un guénel et la bougie est remplacée par une pile électrique le vent de mer n'a plus d'influence)
Il est heureux que ces choses continuent étant maintenant à environ 1000 km de mon lieu de naissance j'y pense chaque année
Bonne journée

Josée Roy a dit…

Bonjour Monic, chez moi Saint-Nicolas ne se fête pas ou plus, je ne sais pas, mais j'ai toujours été fasciné par ce personnage. J'aurais bien aimé que ce Saint passe les âges et ne soit pas remplacé par M. Coca-Cola. Il était beaucoup plus beau et peut-être plus juste, sauf pour les faussaires...

Passe une belle journée.
Josée xx

lejardindelucie a dit…

C'est magnifique de nous faire revivre nos souvenirs d'enfance et ces différentes traditions qui illuminent les longues journées d'hiver!
Si je te disais quand dans mon Est de tradition germanique nous avions un Saint Nicolas ( avec son père Fouettard) et ensuite c'était l'enfant Jésus qui nous apportait les cadeaux de Noël , bien sûr seulement après la messe de minuit!
Enfant je ne me suis jamais interrogée sur cette croissance hyper rapide!
Bonne semaine!

Christineeeee a dit…

Et bien chez moi, lorsque j'étais petite en région parisienne, Saint Nicolas, on ne connaissais pas ! En revanche, l'aventure des jours avant Noël, c'était d'aller avec ma grand-mère à Paris... dans les grands magasins... et rencontrer le Père Noël... pour la photo traditionnelle, et j'étais très impressionnée par ce gros personnage avec son immense barbe blanche (une vraie barbe !)

Le soir de Noël, c'était très excitée que j'allais me coucher, en espérant le surprendre pendant la nuit... mais ne n'ai jamais réussi !

Biseeeeeeeeeeees de Christineeeee

monic a dit…

@ Foise, Alain, Josée, Lucie, Christine

Je suis très touchée par vos témoignages. Je réalise que malgré notre société très avancée en technologie,nos émotions sont encore vives à l'évocation des fêtes traditionnelles qui jalonnent nos vies si diverses. La mémoire est vive et nous permet aussi de nous construire.
Je vais ouvrir un dossier pour y placer vos commentaires qui me sont chers.MERCI

@ en particulier pour Josée Amalanche 1
Je trouve dans l'ouvrage que j'ai cité (Ethnologie de Noël,de Martyne Perrot, p52) des explications concernant le Père Noël d'origine américaine. Il serait dû à l'engouement provoqué par un livre de Washington Irving, écrit en 1809 et intitulé Knickerbocker's History. C'est un roman qui a contribué à transformer la figure de Santa Claus importée de l'Europe.Il raconte l'histoire de la traversée de l'Atlantique par un navire hollandais sous la protection de Sinter Klaas. Le Saint aurait désiré que les marins fondent une ville sur l'île de Mana-Hatta et en échange il leur aurait promis de leur rendre visite chaque année sur «son char céleste» et de leur apporter des cadeaux en passant par les cheminées.Donc, «Sinter Klaas serait l'ancêtre tutélaire des New-Yorkais».
PS Je n'ai pas lu le livre de W. Irving mais je me suis référée à l'ouvrage cité à la fin de mon article.

Marithé a dit…

J'ai vu un reportage récemment sur les mitres décorées en Suisse et ce sont de véritables œuvres d'art.Et avec les bougies à l'intérieur et la nuit c'était merveilleux
Bonne journée

Unknown a dit…

Merci une nouvelle fois pour ce parfum d'enfance: je n'ai jamais vraiment "cru" à Saint Nicolas et le père fouettard, mais comme tous les enfants, je m'amusais à me faire peur en y pensant... et en mangeant mon âne ou mon évêque décoré du chromo dont parle Foise.
Bon week-end

Josée Roy a dit…

Bonjour Monic, je ne connaissait pas cette histoire, grâce à toi j'en connais un peu plus. Je savais par contre que le père Noël habillée de rouge, barbe blanche, etc... comme nous le connaissont aujourd'hui, donc l'image était l'oeuvre de la publicité de Coca-Cola à l'époque. C'est la raison pour laquelle, je le mentionnais, je te remercie d'avoir pris la peine de te documenter(je suis certaine que cette recherche t'a sûrement plu, je commence à te connaître,hi! hi! ;0) ).
Tu es vraiment gentille et c'est toujours un plaisir que de venir te lire.

Passe un beau week-end.
Josée xx