lundi 31 août 2009

C'est pas d'la tarte!



C’est pas d’la tarte...
... que de rédiger un article tel que celui-ci !

En effet, Foise aimerait que je fasse une recherche sur le Jeûne genevois. Or, le Jeûne genevois a un lien avec le Jeûne fédéral, quoique pas tout à fait. Vous me suivez ?

Je n’ai pas trouvé de documentation papier chez moi sur ces spécialités helvétiques. Donc j’ai demandé à Google de m’indiquer quelques sites qui m’ont permis de vous rédiger le résumé suivant.

C’est pas d’la tarte, je vous l’avais annoncé.

La pratique du jeûne est encore d’actualité : on jeûne pour reposer un organe (le pancréas adore ça) ou le corps entier. C’est une action qui consiste à se priver momentanément —cela va d’un jour à deux semaines—des excès d’une nourriture la plupart du temps abondante et trop riche.
Les jeûnes sont aussi dictés par des préceptes religieux. Le Carême, situé entre la période des carnavals et de la Semaine Sainte (Pâques), aide les croyants (très) pratiquants à se préparer au temps de la Passion.

La pratique du jeûne n’est pas une invention récente. Elle date du Moyen Age. Le jeûne représentait une forme de pénitence lorsqu’une catastrophe, une guerre ou une épidémie décimaient une grande partie de la population. Les survivants —paysans, serfs, bourgeois, chevaliers, seigneurs, gentes dames et monseigneur— jeûnaient pour obtenir le pardon ou pour remercier d’avoir été épargnés par le malheur.

{*Il faudra s’en souvenir si la grippe A H1N1 fait des ravages en Europe*}

Je vous l’avais dit, c’est pas d’la tarte, cette recherche...

... car l’Histoire se complexifie avec la Réforme : 16ème siècle, 1536 pour Genève, la Rome protestante.

Devant les vicissitudes de la vie, les autorités citadines ou cantonales décidèrent d’institutionnaliser le jour du Jeûne : pour Berne, par exemple, ce fut chaque jeudi. Finalement, les cantons se mirent d’accord pour unifier la date du Jeûne.
Les cantons protestants, au cours de la Diète (=assemblée) de 1639, adoptèrent une journée de jeûne en commun, accompagnée de collectes en faveur des Protestants persécutés à l’étranger. La Diète des cantons catholiques prit la même décision en 1643.

À partir de ces événements, l’Histoire suisse présente des tentatives d’unification du jour du jeûne sur l’ensemble du territoire confédéral.
Les Protestants choisirent le deuxième jeudi de septembre, les Catholiques, le dimanche qui suit. En 1831, le troisième dimanche de septembre fut décrété jour officiel de Jeûne fédéral pour tous les cantons. Cette décision eut pour fondement la consolidation de la paix religieuse entre les deux confessions.


Enfin, Foise, j’en viens au cas du Jeûne genevois.
Décidément, c’est pas d’la tarte !

Le jeûne pratiqué à Genève revêtait une importance particulière : d’abord il fut une réaction à une répression contre les Protestants de Lyon en 1567, ensuite il persista durant l’occupation française (1798-1813). Cette célébration eut une signification à la fois religieuse et patriotique, permettant de décliner ainsi l’identité genevoise et protestante. .

En acte de résistance à la décision de la Diète de 1831 qui avait unifié la date de célébration du jeûne sur le plan fédéral, les Genevois instaurèrent leur propre journée de jeûne.
Le Jeûne genevois, célébré le jeudi après le premier dimanche de septembre, est légalisé en 1966. Il devient un jour férié pour les Genevois.

Je dirai encore, pour finir, quelques mots sur la tarte.
Au 16ème siècle, les restrictions alimentaires pouvaient être très sévères durant la pratique du jeûne. Dans certains cantons, le seul menu du repas de midi consistait en une tarte aux pruneaux.
Nous avons gardé la tradition de confectionner (souvent en quantité) et de déguster en famille la tarte aux pruneaux (en Suisse, on dit gâteau) le jour du Jeûne fédéral ... ou genevois. Ce jour-là, les vieux fours à pain des villages qui les ont restaurés chauffent à fond et les habitants y font cuire leurs “gâteaux”.

Vous reprendrez bien un peu de ma tarte ?






Un merci tout particulier au site www.pasaj.ch où j’ai trouvé les info nécessaires à cette recherche.

12 commentaires:

~nancy a dit…

..coucou Monic..

..toujours tellement intéressant de passer dans votre chaumière..merci pour ces partages..

~nancy

Christineeeee a dit…

Pour sûr,
J’en reprendrais bien un peu
De cette tarte aux pruneaux
Qui fait de Genève
La ville reine de ce gâteau !

Pas de jour férié
Pour manger en quantité
Tartes et gâteaux
Confectionnés en genevois :
Pour une fois,
Le jeûne ne survivra pas !

Avec le sourire
C’est quand même pas d’la tarte
D’écrire à chaque fois
Quelques phrases, quelques mots
A déguster sans modération
Même sans autorisation

Heu… y’en a encore un peu ?
D’la tarte ?

Biseeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeeee

laurent Debordes a dit…

au risque de paraitre tarte , j'ignorais cette pratique du jeune
genevois , encore une tradition et une suite aux histoires passés qui anime notre present ...
un article qui nous montre encore tant nos , habitudes et tradition , voire rites decoules de bien des gestes et des pensées d'un temps lointain ... Peut etre serait il temps de regarder derriere pour savoir ou l'on va demain , et regarder aujourd'hui se que l'on trouvera aprés-demain ...

Unknown a dit…

J'ignorais également tout du jeûne genevois, et le commentaire de Foise m'avait alléchée et laissée sur ma faim. Heureusement, ton article rassasie ma curiosité! Je me régale en découvrant ce pan d'histoire totalement inconnu pour moi. (Et c'est là que je me rends compte combien l'on est inculte, concernant l'histoire de nos proches voisins!)
Merci :-)

monic a dit…

@Nancy
...les retrouvailles dans nos chaumières respectives sont toujours aussi sympathiques.

@Christine
... merci pour le poème.
De la tarte? il y en a une nouvelle, aux mirabelles cette fois, mais je n'ai pas connaissance d'une histoire à leur sujet.

@Laubaine
...je retiens ta pensée:
“regarder derrière pour savoir où l'on va demain , et regarder aujourd'hui ce que l'on trouvera après-demain” ...

@Cathy
D'accord avec toi. J'ajouterai toutefois que durant ma scolarité, les études consacrées à l'Histoire de France étaient plus nombreuses que celles qui parlaient de l'Histoire suisse. Alors pour connaître notre histoire et celle de nos voisins rien ne vaut la recherche personnelle. De simples citoyens, un peu plus érudits que d'autres tout de même, ont effectué des travaux remarquables sur leur cité ou leur région. J'aime lire ce genre d'ouvrages.

Chris a dit…

Salut Monic,
Nous ce sera à la myrtille s'il vous plait... Oh bien que, tarte aux champignons aussi... Et oui c'est aussi la saison des champignons!!! Superbe texte hilarant qui nous apprend bien des choses encore!

lejardindelucie a dit…

Très intéressantes ces pratiques qui survivent aujourd'hui totalement déconnectée de leur sens originel .On perd le contact avec l'Histoire pour vivre à court terme !
Une belle recherche qui se termine de manière très gourmande, la tarte aux prunes étant de de saison dans bien des régions!

Bon dimanche.

nadège a dit…

et bien c'est un sacré travail que tu as fait là... certain en ferait tout un fromage de nos jours...

monic a dit…

@Chris
... en trois jours il n'y a plus de tartes. Il faudra repasser.
Champignons, tu dis? Tiens je vais y réfléchir.

@Lucie
Cette année il va manquer de pruneaux pour notre w.-e. du Jeûne, ils ont mûri très tôt.De quel continent arriveront ceux des étalages de magasins? Surprise!

@Nadège
Tarte au fromage? ok
PS Il m'arrive de me donner beaucoup de peine lorsque je reçois une commande...
Merci pour ta visite.

~Lexibule~ a dit…

Très intéressant d'en apprendre !! Je prendrais volontiers un joli morceau moi de cette fabuleuse tarte;)

Bon début de week-end ma Chère Monic:)xxx

Connie a dit…

Yummy! I'll be right over (c;

monic a dit…

@ Lexibule
Merci pour ton passage.
Lundi, lendemain du Jeûne, le four a produit trois de ces tartes qui ont embaumé la maison...

@ Connie
Thank you for your visit.
Alas, we haven't more “pruneaux” at the garden.